Présentation du producteur : Également connu sous le vocable d'hôpital-lès-Pont, l'hôpital de Tous-les-Saints est fondé en 1330 par Jeanne, comtesse de Joigny, dans un lieu lui appartenant situé en bordure de la rive gauche de l'Yonne. Doté de quelques bâtiments (oratoire, chapelle, et espace pour la réception et le soin des pauvres malades), l'établissement exerce les missions qui lui sont dévolues dans sa charte de fondation : nourrir les affamés, accueillir les pèlerins et pauvres passants, apporter des soins aux malades et inhumer les défunts.
Riche des donations des comtes de Joigny successifs puis de celles des habitants, l'hôpital-de-Tous-les-Saints possède un temporel diversifié composé essentiellement de la propriété des moulins situés sur le pont de la ville et des étaux de boucherie, et de droits tels celui de pêche pesant sur les îles et îlots de la rivière et de banvin (privilège de la vente du vin de la Saint-Antoine à la mi-mars).
Après les importants dégâts subis passé le début du XIVe s. (1429 : destruction par les troupes anglaises ; 12 juillet 1530 : embrasement partiel lors de l'incendie de la ville), l'hôpital est reconstruit à partir de la fin du XVIe s., ce qui lui vaut le nom d'hôpital Neuf-lès-Pont. Les campagnes majeures de réhabilitation et de réaménagement des bâtiments se déroulent durant le XVIIIe s. Profitant de premières restructurations urbaines, certains bâtiments, trop endommagés, sont totalement démolis, telle l'église détruite en 1763, pour permettre le percement d'un nouvel axe reliant le pont aux routes d'Auxerre et d'Aillant.
À la Révolution, l'hôpital est en capacité d'accueillir douze hommes, huit femmes, huit orphelins et quatre militaires.